« La complicité qui me lie à Tcha Limberger remonte à une douzaine d’années. Il a participé à un grand nombre de mes projets musicaux et scéniques aux propos chaque fois différents, les musiques des Balkans, les croisements indiens, les influences africaines, le jazz ou les adaptations de notre patrimoine musical ancien. J’ai depuis longtemps ce désir d’imaginer un spectacle musical où il en serait l’origine, la graine d’où émanent les chants et les polyphonies qui font résonner autant sa propre histoire que celles des peuples qu’il a croisés au long de ses pérégrinations.
Tcha porte indéniablement une « vérité », une « pureté » expressive qui a chaque fois bouleverse et transcende comme s’il touchait les émotions les plus secrètes de l’auditeur. Bien souvent cette force tant recherchée trouve sa source dans l’intimité des coeurs brisés, comme une nécessité à s’échapper de l’étau des douleurs collectives et individuelles de l’oppression. Les musiques afro-américaines ou juives en sont des exemples bien connus, celles des Gitans peut-être un peu moins.
En l’écoutant parler de l’histoire des siens et de sa famille, j’ai senti émerger leur drame enfoui profondément et scellé par la convention du silence. »
- Fabrizio Cassol